Glucose
Définition – physiologie
Les hydrates de carbone alimentaires (principalement sous forme d’amidon et de glycogène) subissent au niveau du tractus digestif une hydrolyse enzymatique libérant le monomère quantitativement le plus important: le glucose. L’absorption du glucose est quasi complète. La pénétration intracellulaire du glucose sanguin résulte d’un processus actif initié et accéléré par l’insuline. La régulation hormonale de la glycémie est un processus plurifactoriel complexe: le système hypoglycémiant est principalement constitué par l’insuline et le système hyperglycémiant par le glucagon, le cortisol, l’hormone de croissance et l’adrénaline. La somatostatine a pour effet d’inhiber la sécrétion d’insuline et de glucagon. La destinée métabolique du glucose est fonction des besoins de l’organisme: stockage sous forme de glycogène; catabolisme permettant l’obtention d’énergie utilisable sous la forme d’ATP; transformation en céto-acides, acides aminés et protéines; transformation en lipides de réserve si la quantité de glucose absorbée dépasse largement les besoins énergétiques.
Intérêt clinique – Interprétation des résultats
Le dosage du glucose est le paramètre central dans l’investigation des troubles du métabolisme glucidique; toutefois l’interprétation d’une valeur isolée peut soulever de nombreux problèmes qui pourront être abordés dans un contexte biologique plus large comprenant des paramètres de diagnostic (glucosurie, glycémie postprandiale, épreuve de tolérance au glucose, courbe d’insulinémie) et de surveillance (hémoglobine glyquée).
Hyperglycémie
Les critères diagnostiques du diabète les plus récents (American Diabetes Association 2014) sont :
1. symptômes du diabète (polyurie, polydipsie, perte de poids…) + glycémie aléatoire ≥ 200 mg/dL
2. glycémie à jeun ≥ 126 mg/dL
3. glycémie 2h après 75 g de glucose (pendant une épreuve d’hyperglycémie provoquée) ≥ 200 mg/dL.
En absence de symptômes évidents, le diagnostic de diabète ne peut jamais être établi sur la base d’une seule valeur anormale de glycémie : au moins une deuxième valeur anormale est requise (à jeun, aléatoire ou lors d’une épreuve).
On parle d’intolérance au glucose (pré-diabète) lorsque :
• la glycémie à jeun est ≥ 100 mg/dL, mais < 126 mg/dL
• la glycémie 2h après 75 g de glucose est ≥ 140 mg/dL, mais < 200 mg/dL.
Hypoglycémie
La plupart des épisodes d’hypoglycémie surviennent chez les patients diabétiques, en cas de :
-prise insuffisante d’hydrates de carbone
-dose excessive d’insuline ou de sulfonylurée
-efforts trop intensifs
-absorption excessive d’alcool
En absence de diabète l’hypoglycémie peut exister à jeun ou être réactive.
Hypoglycémie à jeun :
– Insulinome (tumeur des cellules β des îlots de Langerhans)
– Atteinte hépatique grave
– Trouble de stockage du glycogène
– Insuffisance surrénalienne
Hypoglycémie réactive :
– Injections d’insuline
– Après un repas en cas de gastrectomie
– Abus d’alcool